Baby Lab, pôle d’innovation populaire et frugale à Abidjan

Il existe un pôle d’innovation technologique dans la commune d’Abobo, à Abidjan. C’est le Baby Lab. Selon son co-fondateur et Président, Obin GUIAKO, Baby Lab est un concept américain que son équipe essaie d’adapter au contexte ivoirien. « Baby » est le surnom d’Abidjan pour les initiés et « Lab » est un terme anglo-saxon qui signifie « laboratoire ouvert ». Le Baby Lab est donc une communauté qui milite pour l’utilisation des logiciels libres et la libre fabrication numérique. L’idée est de mettre les technologies au service des communautés locales via des formations.

Le but de Baby lab est de mener un modèle de développement qui part des quartiers populaires pour faire émerger des pôles d’innovation technologiques. Baby Lab, appelé aussi Fab Lab (Laboratoire de Fabrication) a été créé par dix jeunes ivoiriens qui ont fait le choix de partager de façon bénévole leurs savoirs technologiques à d’autres.

Abobo fait partie des communes les plus populaires d’Abidjan avec une mauvaise réputation. Elle enregistre de nombreux cas d’insécurité, d’incivisme, de pauvreté, etc. C’est précisément pour lutter contre ces désavantages que Abobo a été choisie. Les fondateurs de Baby Lab entendent changer les mentalités grâce à l’implication des plus jeunes dans l’éducation et l’apprentissage technologique. Le pari est que cette offre puisse aider certains à tourner définitivement dos au banditisme pour être des acteurs du changement de leur commune.

L’un des objectifs fondamentaux du Baby Lab est d’intégrer dans la formation des enfants l’apprentissage aux métiers du numérique. Car, selon des chiffres de la banque mondiale, d’ici 2020 80% des métiers en Côte d ‘Ivoire vont demander une compétence en informatique. C’est pour être en avant-garde de cette transition numérique que les fondateurs ont décidé d’initier ces formations au numérique. Pour y arriver, ils ont mis sur pied des programmes d’initiation au code informatique, langage du 21è siècle que tout le monde devrait apprendre. Des modules d’électronique ainsi que de robotique sont prévus.          Les ateliers du Baby Lab s’appuient principalement sur le recyclage des déchets informatiques pour reconstituer des ordinateurs.

Même si au départ la population d’Abobo avait du mal à comprendre la vision du Baby Lab, aujourd’hui ce sont les parents qui s’impliquent. En dehors du Baby Lab d’Abobo, les initiateurs ambitionnent de créer d’autres Fab Lab dans d’autres communes d’Abidjan et du pays. Ces développements sont d’autant plus nécessaire que le taux de pénétration d’Internet reste encore plus bas à l’intérieur du pays.

Aujourd’hui, le Baby Lab a acquis de la notoriété au plan national et international. Il a créé de l’impact et est beaucoup sollicité. La structure initiale est confrontée à un changement d’échelle. Elle doit développer sa capacité d’équipements pour répondre aux besoins des nouveaux publics qui la sollicitent. Un pôle professionnel vient de voir le jour pour fournir des services aux entreprises.

Monsieur Obin GUIAKO espère obtenir un soutien du ministère des TIC et de celui des affaires sociales. Le Baby Lab a obtenu une subvention du gouvernement français suite à la visite de Mme Axel LEMAIRE, ministre du numérique, à Abobo. De manière générale, les fondateurs du Baby Lab sont ouverts à tout partenariat, y compris médiatique.

Le Baby Lab invite les écoles à prendre contact pour animer des ateliers de médiation numérique avec les élèves.