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Eva Sow Ebion CTIC Dakar

A la rencontre de Eva Sow Ebion (incubateur CTIC Dakar)

Si vous êtes une start-up en Afrique sub-saharienne et que vous recherchez un incubateur, il y a des chances que vous ayez entendu parler de CTIC Dakar, qui est une des structures pionnières de l’incubation en Afrique. Eva Sow Ebion est Business Development Manager. Dans cet entretien, elle nous explique le fonctionnement de CTIC Dakar.

– Comment est né l’idée et comment définissez-vous votre structure ?
CTIC est le 1er Incubateur en Afrique Francophone. Notre mission est d’accompagner les PMEs TIC à fort potentiel, avec la vision de faire du Sénégal un hub dédié à l’entrepreneuriat, aux technologies et à l’innovation.
CTIC Dakar a été créé en Avril 2011, à partir d’un partenariat public-privé. Cette initiative est portée par FICTIS, la Fondation des Incubateurs TIC du Sénégal, et OPTIC, l’Organisation des Professionnels TIC, et INFODEV, une émanation de la Banque Mondiale, sous la tutelle du Ministère des Postes et Telecom du Sénégal.
CTIC Dakar compte dans son comité de gestion l’Agence de l’informatique de l’ Etat, la Stratégie de Croissance Accélérée, la coopération allemande, la BNDE (La Banque Nationale de Développement) ainsi que le groupe Orange.

– Par qui est dirigé CTIC Dakar ?
L’équipe du CTIC est composée de plus 8 personnes. Nous avons des parcours diversifiés ce qui fait notre agilité et notre richesse dans l’accompagnement des entreprises.
Au départ, M. Omar Cissé était le Directeur, avant d’être secondé en 2013 par Mme Regina Mbodj, qui est l’actuelle Directrice Générale de l’incubateur.

– Qu’est-ce qui vous distingue des autres structures qui se sont depuis lancées sur cette activité?
La valeur ajoutée de CTIC Dakar est sans aucun doute liée à son modèle de partenariat public privé mais aussi dans le business développement apporté aux entreprises.
En effet, les entreprises incubées bénéficient pendant une période de 3 ans de services tels que le suivi administratif, l’appui comptable/fiscal, la mise en relation avec le réseau de partenaires de CTIC Dakar et le développement de la visibilité.
Selon la maturité de l’entreprise, CTIC Dakar peut accompagner l’entrepreneur dans une levée de fonds.
Nous restons aux côtés de l’entreprise et de ses collaborateurs afin de favoriser la montée en comptétences, la mise en réseaux, et la pénétration de marchés plus grands. Le Sénégal étant un micro-marché, nous accompagnons les entreprises dans le business développement subsaharien, par exemple sur l’expansion vers un marché comme celui de la Côte d’Ivoire.
Il faut également préciser que nos locaux (400 M2 sur 2 niveaux avec un co-working space) permettent d’accueillir, outre les entreprises incubées qui disposent de bureaux équipés, des porteurs de projets en recherche de bureaux, des entreprises françaises en soft landing ou des VIE ( CTIC Dakar a signé par ailleurs une convention avec Business France ).


– Quels sont les chiffres clés du CTIC, notamment en termes d’impacts sociaux ?

CTIC Dakar , c’est 75 PME accompagnées avec 17 actuellement en incubation et 10 startups en accélération.
C’est 1800 porteurs de projets coachés en entrepreneuriat TIC et sur des thématiques connexes : Lean Startup, business Model Canevas, développement commercial,…
Les entreprises incubées ont un CA cumulé de 3 Milliards 500 Millions de francs CFA avec une croissance de 41% ; elles ont crées 200 emplois qualifiés.

– Décrivez-nous le type d’accompagnement que le CTIC apporte aux start-up, principes, durée, format d’intervention ?
Nous proposons principalement 2 programmes d’ accompagnement :
Le programme d’ accélération «Buntuteki» est de 6 mois, organisés en deux phases. Une première phase intensive de 3 mois centrée sur la montée en compétences, et une seconde phase de 3 mois également pour finaliser le prototype et tester le modèle économique.
Notre programme principal est l’incubation sur 3 ans pendant lesquels nous accompagnons l’ entreprise dans la gestion administrative et comptable, le business développement, l’appui fiscal et juridique, le marketing et la communication, la levée de fonds.
Nous déroulons également d’autres programmes ponctuels :
«Opensocietic», programme panafricain , initié par Osiwa et dédié à la promotion de la bonne gouvernance; «Waziup», programme initié par l’ Union Européenne et réunissant un consortium de 12 membres dédié à la promotion des objets connectés ; «Jambar tech Lab», initié par la Banque Mondiale, et dédié à la promotion des données ouvertes et à leur exploitation.

– Quels enseignements tirez-vous de votre activité ?
Il y a de nombreux challenges dans l’accompagnement des entreprises, mais le principal enjeu relève de notre modèle économique et de notre capacité à l’équilibrer.
Nous avons ainsi développé depuis 2013 des offres à la carte, des offres de soft landing ou de business développement régional qui nous ont permis d’atteindre près de 80 % de viabilité financière.

– Quel regard portez-vous sur le développement de Fab Labs en Afrique ?
Les Fab Lab sont des espaces de fabrication collaborative d’objets. Ils favorisent l’échange, le partage de savoir-faire de production. Les Fab Lab démocratisent des sujets pouvant paraître inaccessibles et permettent aux jeunes de faire de la recherche. En ce sens, ils encouragent la créativité.
Favoriser le développement de Fab Lab, c’est également favoriser l’émergence de produits connectés, à bas coût, adaptés à nos sociétés, et qui contribuent à un développement social durable.

– Il y a une effervescence sur le continent en termes d’incubation depuis quelques années. Est-ce que en termes social et économique, on peut voir les progrès concrets qui en découlent pour les populations, notamment les plus jeunes ?
Les impacts ne seront visibles qu’une fois que cette effervescence produira de véritables entrepreneurs ; et je crois que le principal impact sera mesurable sur les questions liées à l’éducation.

– Quels pays d’Afrique vous semblent les plus dynamiques en termes d’incubation ?
Je trouve que le Kenya et le Rwanda sont de beaux modèles à encourager et inspirants pour nous.
A CTIC Dakar nous sommes d’ ailleurs beaucoup inspirés par le parcours incroyable de iHub et leurs réalisations.

– Comment voyez-vous le CTIC évoluer d’ici 2 à 3 ans ?
Le 1er hub en Afrique subsaharienne, un espace collaboratif dédié à l’innovation, avec un Fab Lab, le lieu incontournable des rencontres et événements de Dakar.

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