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Elizabeth Howard

Elizabeth Howard (LelapaFund): « Le crowdfunding est plus adapté à la taille d’investissement requis par les PME et les startups africaines »

Elizabeth Howard est fondatrice de LelapaFund, un jeune acteur de l’investissement en Afrique. Nous avons voulu avoir son regard sur les développements en cours dans le domaine du crowdfunding pour le financement des start-up africaines.

– Présentez-nous LelapaFund
LelapaFund est une plateforme d’investissement en ligne, spécialisée sur l’Afrique. Nous permettons aux fonds et aux business angels de co-investir dans des PME africaines dans les secteurs de biens de consommation et de nouvelles technologies.

– Qu’est-ce qui vous a amené à vous positionner sur le crowdfunding?
C’était un nouveau business model de fonds qui, entre autres, semblait être plus adapté à la taille d’investissement requis par la plupart des PME et des startups africaines.

– Quelles sont les étapes pour une société qui souhaite vous soumettre un dossier?
Elles doivent commencer en créant un profil sur lelapafund.com et en remplissant le questionnaire dit « Verification ». Notre équipe prend ensuite contact avec elles pour déterminer si elles passent en due diligence. Par la suite, la due diligence prend de 3 à 8 mois avant l’investissement.

– Peut-on avoir des exemples du type de sociétés que vous avez aidés à financer jusqu’ici?

Nos premiers clients sont tous basés à Nairobi et sont dans le secteur de biens de consommation – un producteur d’une gamme de produits pour cheveux naturels; une société de mode qui fabrique des sacs à main en cuir de luxe, 100% kényan.

– L’Afrique de l’Est semble avoir pris de l’avance sur l’Afrique de l’ouest sur le crowdfunding ?
Oui. L’Afrique de l’Est bénéficie d’un fort pragmatisme des régulateurs locaux ainsi que des ressources du bailleur britannique, UKAID, très présent et très compétent sur le développement du secteur privé financier en Afrique y compris la fintech.

– Pouvez-vous nous donner une idée des difficultés juridiques à surmonter?

Le cadre réglementaire est nouveau et assez contraignant pour une startup, car en évolution constante. De plus, notre modèle transfrontalier nous oblige à imposer le cadre français aux PME africaines, ce qui n’est pas toujours facile. En matière juridique, il y a des équivalences de droit à faire, et surtout beaucoup de pédagogie aux régulateurs sur des cadres différents de crowdfunding.

– Vous voyez passer beaucoup de projets; quels sont les secteurs les plus actifs?
Biens et services à destination de la classe moyenne africaine. Les investisseurs européens sont souvent le plus intéressés aux startups tech, mais celles-ci sont rares à être « investissables » car très « early stage »…

– Quelles sont les difficultés à faire financer des projets depuis l’Europe via le crowdfunding?
Aligner les attentes des investisseurs européens qui y regardent pour la première fois, sur la réalité des PME africaines en phase d’amorçage ou de développement n’est pas toujours évident. On a tendance à focaliser sur la préparation (« investor readiness ») des sociétés à la recherche des fonds, mais les business angels ont également besoin de « coaching » – c’est normal.

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