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Députés ivoiriens en hommage à Grand-Bassam
DR - Députés ivoiriens en hommage à Grand-Bassam

Le terrorisme djihadiste frappe la Côte d’Ivoire pour la première fois

La station balnéaire de Grand-Bassam a connu un attentat terroriste dimanche 13 mars, sur le modèle de l’attentat de Sousse en Tunisie. Des hommes armés de Kalachnikovs ont tiré sur des touristes alors qu’ils profitaient de la plage ou de la piscine des hôtels. Depuis plusieurs mois, suite aux attentats survenus au Cameroun, au Nigeria, au Mali et au Burkina Faso, le risque de tentatives de déstabilisation de l’économie la plus dynamique en Afrique de l’Ouest était très grand. Le gouvernement ivoirien lui-même annonçait avoir déjà déjoué des attentats.

Députés ivoiriens en hommage à Grand-Bassam
DR – Députés ivoiriens en hommage à Grand-Bassam
A Grand-Bassam, c’est la France et son intervention au Sahel qui étaient visées. En empêchant l’offensive djihadiste au Mali, la France a contrarié différents trafics. Les intérêts français en Côte d’Ivoire sont nombreux, à commencer par une base militaire de 600 soldats située non loin de Grand-Bassam. L’attentat de dimanche est la réponse dans le jeu du gendarme et des bandits qui a débuté initialement dans le désert. Nous vivons là une Extension du domaine de la guerre, selon le titre du livre de Pierre Servent, qui décrit les menaces généralisées que vit la civilisation occidentale depuis 2008.

Cette violence arbitraire se développe partout dans le monde. La capitale même de la France a connu ces tristes épisodes. Si les pays européens qui disposent de moyens de police et de renseignement très robustes n’ont pas pu échapper à ce type d’attentat, comment les pays africains, si fragiles, peuvent-ils les contrecarrer?

Grand-Bassam est la plage la plus proche d’Abidjan, la capitale économique ivorienne, où on va pour échapper un peu à la pollution qui règne dans tous les petits Bassam, tel que Marcory, commune du Sud d’Abidjan. J’ai passé du bon temps à Grand-Bassam, en famille. On y retrouve le petit peuple sur les bords de la plage elle-même, à l’ombre des hôtels qui accueillent les expatriés et les touristes. On y retrouve aussi une cohorte de vendeurs à la sauvette, en somme une petite et une grande économie de la plage, comme à Sousse en Tunisie. Ce petit peuple sent bien que l’attentat n’est pas une bonne nouvelle pour ses maigres perspectives de gains.

La crise terroriste mondiale dans laquelle nous sommes entrés va constituer un test supplémentaire pour des économies et des sociétés déjà mises sous tension par le retard de développement et par la pauvreté. Elle va contraindre les états à développer des stratégies pour ne pas dépendre des seuls revenus du tourisme ou de l’expatriation. Elle devrait aussi les contraindre à mieux partager les fruits d’une éventuelle croissance, en espérant que ce partage pourra servir de ralentisseur à l’expansion de l’idéologie djihadiste.

Pour les acteurs de l’économie, et notamment les éditeurs de salons qui nous intéressent plus particulièrement, cette crise terroriste signifie des investissements importants dans la sécurité, afin de garantir aux publics un peu de sérénité.

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