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Forum AGYP MEDEF
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Quelques enseignements sur le Forum AGYP Jeunesse et entrepreneuriat du MEDEF

Les 6 et 7 décembre dernier avait lieu à Paris le Forum « AGYP » du MEDEF consacré à la dynamisation des échanges entre la France et l’Afrique, axé notamment sur l’entrepreneuriat et la jeunesse.
Ces 2 journées furent riches en rencontres et en enseignements. On pouvait y croiser une bonne partie des énergies qui font changer le regard sur l’Afrique en France et en Afrique même.

Comme souvent sur une plateforme d’échanges riche, il n’a pas été possible de suivre de nombreux workshops et table-rondes qui se déroulaient en parallèle; le visiteur devait « faire son marché » dans les thématiques et les interventions. Voici cependant quelques enseignements que nous tirons de ce Forum AGYP consacré à la jeunesse et à l’entrepreneuriat sur le continent.

L’intérêt pour les événements qui portent sur l’Afrique ne se dément pas. Le forum a brassé au moins un millier de personnes sur les 2 jours.

Les axes de développement du continent, identifiés depuis un moment, étaient précisément à l’honneur du Forum AGYP: la formation, l’entrepreneuriat et une meilleure gouvernance.

Sur la formation, le continent semble souffrir d’une mauvaise adéquation entre l’offre de formation et les besoins du marché de l’emploi. Rappelons que c’est une carence que même des pays développés comme la France ont eu à affronter. L’offre des universités africaines est particulièrement questionnée.
C’est dans ce contexte que les écoles privées se développent, notamment pour la formation professionnelle. Un besoin de certification de ces nouveaux établissements apparaît, afin de garantir aux étudiants et aux familles que leur investissement est justifié. C’est à ce besoin de certification que le programme RH Excellence Afrique, initié par le CIAN, avec l’appui du MEDEF et d’Africa France, essaie de répondre.
Le Forum a par ailleurs été l’occasion d’écouter des acteurs comme Objis et Simplon.co qui réinventent la formation en informatique. Ces 2 acteurs veulent ouvrir l’enseignement du développement informatique en s’adressant à des profils qui n’y étaient pas prédestinés, et en réduisant autant que possible le coût de la formation. Objis se targue de proposer des formations ingénieurs au coût de 50000 francs CFA (75 euros) par mois, et s’engage par ailleurs à rembourser les élèves s’ils ne trouvent pas de travail à l’issue de leur formation.
Dans le même esprit de garantie de débouché, le réseau d’écoles Sup de Co Dakar construit ses plans de formation en partenariat avec les entreprises locales, avec pour objectif d’offrir un potentiel raisonnable de débouchés.

Sur le front de l’entrepreneuriat, des initiatives comme Africa4Tech (innovation ouverte et formation), Jokkolabs (hub entrepreneuriat) ont saisi l’occasion d’exprimer leur vision d’un développement partagé ou inclusif.
Quelques uns des pionniers de l’économie digitale en Afrique (de l’Ouest?) étaient présents sur le Forum, comme Afrimarket, Jumia, ou Africab.
C’est également une des réussites du Forum AGYP que d’avoir brassé des points de vue multiples et complémentaires, tels que ceux de la Banque africaine de développement (BAD), d’une agence de communication africaine d’envergure comme Voodoo via la présence de son PDG Fabrice Sawegnon, et d’entrepreneurs chevronnés tels que le philanthrope Tony Elemulu, qui offre tous les ans une bourse de 100 millions de dollars pour 1000 entrepreneurs du continent.
D’autres domaines de l’économie comme les ressources humaines (AfricSearch) ou l’hôtellerie (Azalaï Hotels Abidjan) étaient représentés.

Le front de la gouvernance et des politiques publiques est celui auquel le visiteur aura été le moins confronté. Pas forcément par choix, plutôt par manque de temps. Nous aurions aimé par exemple assister à l’intervention de Lionel Zinsou, co-président de l’association Africa France et ancien premier ministre du Bénin. Cependant, une des vérités qui a émergé – mezza vocce – lors du Forum, est que les initiatives innovantes semblent se développer à côté des décideurs publics, un peu comme s’il y avait peu à attendre de ce côté-là. C’est bien dommage. Peut-être le sommet de Bamako Afrique-France qui se tient au Mali les 13 et 14 janvier apportera des réponses à cette problématique.

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